Organisé à cheval entre les Cantons du Valais et de Berne, le Wildstrubel by UTMB (Ultra Trail Du Mont Blanc) est un magnifique voyage à travers la Suisse telle que le monde entier l’imagine : des alpages parfaitement entretenus, des vues imprenables sur le Valais et les magnifiques paysages de l’Oberland bernois.
Mais pour Léa Bouilloux vouloir courir 53km avec un dénivelé positif de 3400m à travers l’univers « haute montagne » de ce massif du Wildstrubel, tout en y ajoutant la notion d’intensité… de fatigue… de douleur… c’est surtout chercher à vivre des émotions brutes, non filtrées par le confort moderne. Une sorte de quête d’authenticité en quelque sorte.
« – Hélas, malgré tous leurs efforts pour déneiger et permettre le passage par le col du Rawyl situé à plus de 3000 m d’altitude, les conditions de vent, de tempête même ont amené les organisateurs à différer le départ et nous lancer sur un nouveau parcours long de 37 km, en aller/retour, avec 1700m de D+, précise la châtillonnaise.»
Pour le simple novice la suite de l’aventure pourrait ressembler à un cauchemar tant les conditions s’avéraient de plus en plus difficiles à travers ces escalades vers des sommets blanchoyés… 40cm de neige transformée en glace à force d’être damée par le passage des concurrents.
« – J’ai fait l’erreur de ne pas prendre mes bâtons de marche nordique. Je glissais à chacune de mes foulées avec mes chaussures de trail sans véritable crampon. Je me faisais doublé sans pouvoir réagir précise la fondeuse de L’ÉCRAC. »
Pourtant sur ce trajet retour, au milieu d’un paysage subitement dégagé par les rayons d’un soleil renaissant, la situation de l’athlète châtillonnaise s’est nettement améliorée, surtout dans les redescentes. Rattrapant son retard sur un grand nombre de concurrents, Léa se glissait finalement tout près du top 100 du classement scratch établi sur les 1100 concurrents (!) classés finishers, 14ème féminine et… 4ème française après 4 heures 16′ d’efforts.
« – Je suis vraiment satisfaite. C’est très encourageant pour l’avenir. Je n’ai que 23 ans et ce résultat me permet d’envisager de retrouver, bientôt, un haut niveau que j’ai connu en VTT de descente ajoute, aujourd’hui, encore bien courbaturée mais radieuse, l’athlète entraînée par Michel Guillet. »